Chers tous,
grâce au montant collecté par ce crowdfunding ainsi qu'aux dons reçus en parallèle, j'ai pu acheter 140 kits de lampes solaires et les amener à Bali. A ce jour trois workshops ont été organisés à Seraya Barat et d'autres vont suivre. Voici un extrait de mon carnet de voyage:
Ce matin le réveil sonne à cinq heures. C’est le jour du premier workshop à Seraya Barat. Mon ami Budi attend devant la porte pour m’y amener. Il fait encore nuit lorsque nous quittons Ungasan sur la pointe sud de Bali. L’île se réveille, les femmes préparent leurs stands au marché, les enfants se rendent à l’école, certains sont si jeunes et pourtant seuls sur un scooter, à chaque carrefour des dizaines de motos déferlent. Aujourd’hui, c’est la pleine lune et les temples regorgent déjà d’offrandes ; les femmes prient et allument des bâtons d’encens devant leurs maisons. Après deux heures trente de route (92 km) et une dernière montée raide sur une petite route sinueuse à travers la jungle, nous arrivons à Seraya Barat.
J’ai rendez-vous avec les enfants au centre du village, dans le bale banjar, une petite place surélevée et couverte d’un toit, lieu de rencontre des villageois. Il fait déjà très chaud. Ratna, Pande et Purniata de YKIP m’y attendent avec trois bénévoles, Gaby, Ketut et Agus. Nous disposons le matériel sur les tables mises à disposition par le village. Les 15 enfants arrivent par petits groupes et restent à l’écart, un peu timides. Je reconnais parmi eux des enfants que ma famille parraine. Le chef du banjar Pak Landra est présent comme à chaque visite de YKIP. Les enfants doivent signer la liste de présence.
Suite à une brève introduction faite par Ratna, je me présente et explique mon projet aux enfants installés par terre. Gaby traduit ma présentation en indonésien car ils ne maîtrisent que peu l’anglais. Je leur montre les pièces de la lampe solaire et explique le fonctionnement de celle-ci. Nous nous installons ensuite en cercle, chaque enfant reçoit un kit de lampe solaire et je les guide dans la construction des lampes. Après avoir vérifié le bon fonctionnement de chaque lampe, nous leur demandons de les démonter pour ensuite les réassembler afin qu’ils maîtrisent parfaitement ce processus. Certains enfants ont plus de peine et nous les aidons. Sur les 15 lampes, deux n’émettent pas de lumière, mais nous réussissons à les réparer et c’est l’occasion de montrer aux enfants comment s’y prendre.
Après avoir montré le matériel à disposition et les deux modèles de lampes aux enfants, nous les laissons commencer la construction du support de leurs lampes. Tous se ruent d’abord sur les différents récipients en verre. Les plus timides restent à l’écart et se trouvent les mains vides. Heureusement, tous ont apporté des bouteilles en PET qui en fin de compte permettent de faire des lampes tout aussi jolies que celles fabriquées à partir de bocaux en verre.
Les enfants scient les bambous, les assemblent avec du fil de fer, partent plus loin pour chercher des cailloux pour lester les récipients. L’ambiance est très joyeuse, les rires fusent, les enfants se taquinent parmi, posent pour mes photos et ont l’air contents d’être là . La plupart d’entre eux travaillent par deux ou par petits groupes et s’aident mutuellement. Je passe d’un groupe à l’autre et donne quelques conseils pratiques. La langue et la timidité des enfants restent une barrière mais, avec des gestes et la traduction de Gaby, nous réussissons malgré tout à communiquer.
Les enfants s’affairent sur leurs lampes pendant plus de trois heures. Leur décoration occupe la majorité du temps et c’est à l’évidence à ce moment-là que les enfants ont le plus de plaisir. Ils font tous preuve d’une grande créativité et sont très concentrés. Même les adolescents de mon âge qui s’étaient montrés sceptiques à l’idée de décorer une lampe créent des petits nœuds et collent des paillettes.
A la fin de la journée, chaque participant est photographié avec sa lampe puis il emporte sa création chez lui. Avant le départ des enfants, nous leur demandons s’ils acceptent de revenir le samedi suivant afin d’aider un autre groupe à construire des lampes. La plupart se montrent enthousiastes à cette idée.
Une semaine plus tard, lors du deuxième workshop, je cède ma place à deux jeunes ayant participé au premier workshop pour qu’ils montrent à leurs amis comment assembler les pièces de la lampe. Cette démonstration se fait en indonésien et en balinais pour que tous les enfants comprennent au mieux. Kadek, un ami physicien de Ratna, explique le fonctionnement d’un panneau photovoltaïque.
Cette journée se déroule tout aussi bien que la précédente. Sur les 15 enfants du premier workshop, 11 reviennent en apportant leurs lampes qu’ils montrent fièrement à leurs amis. Ils les guident dans la construction et en profitent pour rajouter encore une touche de décoration à leurs lampes.
L’après-midi se termine par une photo de groupe. 26 enfants ont pu construire une lampe.