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Ce projet a été financé avec succès le 09 Septembre 2016. Merci à tous les 43 boosters qui ont rendu cela possible!!
Mots d'un regard
Petite histoire d'amour de l'art
Isabelle Perez
Genève, CH
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8 400 CHF
de 8 400 CHF
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Nous allons publier les "Mots d'un regard" grâce à vous...
Chers donateurs, vous avez été nombreux et généreux et ainsi les "Mots d'un regard" vont voir le jour très prochainement sous forme d'un livre d'environ 90 pages publié aux Editions Notari. Il sera disponible dans toutes les bonnes librairies et sur Amazon à compter de mi-novembre 2016.
Pour les donateurs qui ont souhaité recevoir un livre il vous sera envoyé à sa sortie de l'imprimerie vers la fin du mois de septembre.
Encore un très grand merci à tous et bonne lecture.
Pour les donateurs qui ont souhaité recevoir un livre il vous sera envoyé à sa sortie de l'imprimerie vers la fin du mois de septembre.
Encore un très grand merci à tous et bonne lecture.
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Aux donateurs anonymes
Un remerciement spécial aux donateurs anonymes que nous ne pouvons remercier autrement que sur ce site et à qui nous ne pouvons malheureusement pas faire de cadeaux. En espérant et en attendant qu'ils se manifestent d'une façon ou d'une autre nous les remercions chaleureusement de leur générosité.
Paternité de la maternité
chère Iz,
"Maternité" mot-valise comme un ventre : le lieu de naissance, le couple de l'enfant-mère, leur vie à deux toute leur vie. Tu la vois tu penses à ta mère (d'autant qu'elle n'est pas sans ressembler par plus d'un trait à la mienne jeune), tu le vois tu penses à toi. Comme toujours elle est beaucoup plus jeune que lui : la vierge finira toujours plus jeune que son Jésus, puisqu'il la dominera de sa petite hauteur d'éternité. Un peu comme ici, en vieux mandarin pensif qui la regarde, elle qui n'arrive qu'à son cou, et attend tout de sa croissance. Elle n'a pas besoin de le regarder dans les yeux : elle le voit par la bouche et la main translucide encore, car il est jeune (la main s'épaissira, ou se desséchera, mais avec le temps s'opacifiera en tout cas, comme leur idylle). C'est lui qui ne comprend rien : elle l'a fait, sauf pour qu'il comprenne. Facile vengeance. Elle est tellement en lui qu'il finira hors de lui quand il la verra. Commence dieu pour finir homme, péniblement. Après tout elle a souffert. Amour donc.
Em
"Maternité" mot-valise comme un ventre : le lieu de naissance, le couple de l'enfant-mère, leur vie à deux toute leur vie. Tu la vois tu penses à ta mère (d'autant qu'elle n'est pas sans ressembler par plus d'un trait à la mienne jeune), tu le vois tu penses à toi. Comme toujours elle est beaucoup plus jeune que lui : la vierge finira toujours plus jeune que son Jésus, puisqu'il la dominera de sa petite hauteur d'éternité. Un peu comme ici, en vieux mandarin pensif qui la regarde, elle qui n'arrive qu'à son cou, et attend tout de sa croissance. Elle n'a pas besoin de le regarder dans les yeux : elle le voit par la bouche et la main translucide encore, car il est jeune (la main s'épaissira, ou se desséchera, mais avec le temps s'opacifiera en tout cas, comme leur idylle). C'est lui qui ne comprend rien : elle l'a fait, sauf pour qu'il comprenne. Facile vengeance. Elle est tellement en lui qu'il finira hors de lui quand il la verra. Commence dieu pour finir homme, péniblement. Après tout elle a souffert. Amour donc.
Em
Drame du linge
chère Iz,
aux fenêtres les femmes laissent parfois tomber les grands hommes qu’elles veulent étendre. Lourds de l’eau noire que leurs corps imbus ont engloutie, ils sont si difficiles à suspendre. Elles ne peuvent trouver pince assez forte pour les tenir sur le fil de leur vive fenêtre. Leur étage n’est pas haut : chute très brève, corps très lourd, prouesse de faire sécher les masses à deux coudées du sol. Elles se font pinces elles-mêmes de ces statues de linge. Elles lâchent tout pour inspirer un grand bol d’air de la longueur de leurs bras et avant-bras. Elles font le bien.
Au sol les coudes forment la bonne base, et front bombé pour un triangle, et socle pour un torse plein d’eau mais charpenté, et cheminée pour un bassin qui tourne, et d’où germent deux branches deux raisons, deux justifications d’un couple ainsi reformé dans sa figure de proue de poupe.
Les deux culs par dessus les deux têtes, linge en famille. Scène murale et conjugale, en équilibre entre colosse et lavandière. Tout se voit de la rue.
Em
aux fenêtres les femmes laissent parfois tomber les grands hommes qu’elles veulent étendre. Lourds de l’eau noire que leurs corps imbus ont engloutie, ils sont si difficiles à suspendre. Elles ne peuvent trouver pince assez forte pour les tenir sur le fil de leur vive fenêtre. Leur étage n’est pas haut : chute très brève, corps très lourd, prouesse de faire sécher les masses à deux coudées du sol. Elles se font pinces elles-mêmes de ces statues de linge. Elles lâchent tout pour inspirer un grand bol d’air de la longueur de leurs bras et avant-bras. Elles font le bien.
Au sol les coudes forment la bonne base, et front bombé pour un triangle, et socle pour un torse plein d’eau mais charpenté, et cheminée pour un bassin qui tourne, et d’où germent deux branches deux raisons, deux justifications d’un couple ainsi reformé dans sa figure de proue de poupe.
Les deux culs par dessus les deux têtes, linge en famille. Scène murale et conjugale, en équilibre entre colosse et lavandière. Tout se voit de la rue.
Em
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